Dispositif imaginé par Orange et l’Association Beaumarchais-SACD, la Bourse Orange XR soutient chaque année des projets immersifs en réalité virtuelle et/ou augmentée, en leur apportant une aide financière sur les phases d’écriture et de production.
Le jury de l’édition 2021, composé de professionnels du secteur – Julien Brunet, Victoire Fouquet, Camille Lopato, Julien Mokrani, Axel Scoffier et Julie Stephen-Chheng – était présidé par la réalisatrice Céline Tricart.
Au sein d’une sélection marquée par une grande qualité et une belle ambition – autant technique qu’artistique – des projets candidats, deux projets se sont détachés et ont été distingués par le jury.
Ils décrochent chacun une bourse de 30 000 €.
LES DEUX PROJETS LAUREATS DE L’EDITION 2021 :
MONO NO AWARE
écrit par Boris Labbé
produit par Ron Dyens chez Sacrebleu Productions
MONO NO AWARE est un concept esthétique et spirituel japonais, pouvant être traduit comme « l’empathie envers les choses » ou « la sensibilité pour l’éphémère ».
Le projet d’installation VR se développe autour de références de l’histoire de l’art et de la littérature japonaise (le fukinuki yatai, Le Dit du Genji, Les Notes de Chevets) et se déploie comme une grande fresque sensorielle au fort potentiel émotionnel.
Une collection hétérogène de scènes dessinées, animées et sonores, sont prisent dans la matière numérique ; elles recréent en quelque sorte un monde subjectif (monde intérieur et extérieur) sous la forme d’un labyrinthe composé d’architectures fractales, de murs, d’armatures, de poteaux et de poutres en treillis géométriques.
EMPEREUR
écrit par Marion Burger et Ilan Cohen
produit par Oriane Hurard chez Atlas V
Avec le soutien du CNC, France Télévisions, Région Auvergne-Rhône-Alpes, Procirep-Angoa
EMPEREUR est une expérience interactive et narrative en réalité virtuelle, qui invite l’utilisateur à voyager au coeur d’un cerveau : celui d’un père devenu aphasique.
C’est l’histoire d’un homme qui perd la parole, et de sa fille qui cherche à communiquer avec lui. C’est aussi l’histoire d’une femme, qui n’a pas eu le temps de connaître l’homme derrière ce père, touché par la maladie. En tentant de comprendre ce qui lui reste du langage, elle découvre que son rapport aux mots est lié à ses souvenirs. Les souvenirs de toute une vie…
Pas à pas, indice après indice, on plonge avec elle dans le monde intérieur de cet homme, en cherchant à déchiffrer cette histoire qu’il ne peut plus nous raconter. Dans un rendu monochrome, proche de l’animation traditionnelle, cette histoire personnelle est envisagée sous l’angle d’un périple aux accents surréalistes, qui propose d’explorer l’aphasie comme un pays lointain.
EMPEREUR est une expérience poétique de la perte d’une faculté, du temps qui passe, et du lien qui malgré tout, subsiste.